Avez-vous le sentiment de vous laisser submerger par certaines pensées ?
Cette sensation qu'au niveau émotionnel c'est vraiment douloureux, même si des parties de vous sont confiantes, et savent que tout va bien se passer; alors que d'autres, en revanche à l'intérieur ne le sont pas du tout ?
Puis viennent les idées fixes, les jugements, la petite voix intérieure qui intiment la prudence, et nous contraignent en permanence.
C'est bien l'EGO qui parle à votre place ici, et qui bâillonne votre moi confiant et solide que vous avez en vous !
Grâce aux neurosciences, on sait aujourd'hui qu'il est plus facile de se rappeler des choses négatives, que des choses positives. Mais pourquoi diable ce choix, qui mène aux doutes et au mal être ?
Parce que notre cerveau est programmé pour nous protéger ! Il le fait très bien d'ailleurs...parfois même un peu trop !
Nos réactions face au danger, même devant ce qui n'en est pas un, sont invariablement les mêmes :
L'Attaque - La Fuite - La Sidération
Du coup, on surréagit, nos émotions s'affolent provoquant un excès de sécrétion de Cortisol (l'hormone du stress), qui nous met dans des états improbables et totalement inutiles.
Dans ce cas précis c'est notre 1er cerveau qu'on appelle le cerveau reptilien qui rentre en action.
Il est là pour nous indiquer les danger, nous faire rester en alerte et déclencher une réaction pour se sauver. Ce mode de fonctionnement a permis à l'homme de rester en vie durant des centaines d'années.
Génial me direz vous ! On a une super alarme interne...mais bon, on n'est plus à l'heure de la cueillette et de la chasse, donc pourquoi nous laissons nous envahir à ce point par nos peurs qu'elles soient réelles ou imaginaires ?
Disons que ça nous "coûte" plus de faire cet effort pour changer de regard sur nous même, et notre environnement; et qu'il est surtout plus facile de voir le verre à moitié vide, plutôt qu'à moitié plein !
A ce stade la perte de confiance en soi n'est pas loin ! On se passe en boucle dans notre tête nos croyances limitantes, et on se répète comme des mantras les : "je suis trop nul.le" "de toute façon c'est toujours sur moi que ça tombe" "je finirai tout.e seul.e", "personne ne m'aime ", "difficile de demander de l'aide sans passer pour un.e idiot.e", "j'ai jamais le temps de rien", "je ne suis pas assez organisé.e", "j'y arriverai jamais", "j'espère que mon nouveau job va bien se passer", "toutes ces nouveautés, ça risque d'être dur", "et si ça se passait mal"...
Toutes ces ruminations....ça vous parle ?
Et c'est bien normal, car on a tous cette tendance au défaitisme "passif" mais au combien ravageur... Heureusement l'horizon, n'est pas si sombre, Ouf !
J'ai deux bonnes nouvelles :
C'est pas une maladie
Les émotions ça s'apprivoise
Alors Comment faire de la place à ces pensées négatives, sans risque de se laisser diriger par elles ?
Toutes ces émotions que vous ressentez au plus profond de vous sont justes, elles vous appartiennent, mais ce ne sont que des pensées. En toute objectivité de simples pensées ne vous définissent pas. Le fait de ressasser, de se plier aux injonctions éducatives, d'être paralysé par ses peurs ou de chercher la perfection absolue n'est qu'une attitude et ne vous constitue pas. Donc un être ne se caractérise pas par son émotion, c'est juste un mode de pensée, que vous pouvez faire évoluer, si et seulement si, vous le voulez !
Pas simple de faire taire le : "Il faut-Je dois" et de se dire à la place : "Je veux-J'y vais"!
Pour peu que notre estime de soi soit très basse, alors les pensées négatives gagnent du terrain, provoquant ainsi des vagues émotionnelles que l'on pense incontrôlables.
Pouvons nous alors raisonnablement penser, qu'il est possible de gérer toutes les situations sereinement, écouter nos émotions sans pour autant se sentir incapable d'avoir une réponse adaptée ?
La réponse est OUI ! Car la bonne attitude a adopter est d'équilibrer notre coeur et notre cerveau, en accueillant nos émotions, en développant de la bienveillance envers soi-même et en restant à l'écoute de ses besoins !
Je m'explique :
Nous pouvons choisir de nous laisser envahir par nos pensées négatives, issues de notre cerveau limbique. C'est notre 2ème cerveau aussi nommé "siège des émotions", et dans lequel on retrouve les 6 dimensions suivantes :
La Routine : "j'aime le connu, ce que je maîtrise", "c'est rassurant", "le changement me fait peur"
La Rigidité: "de toute façon je ne changerai jamais", "c'est comme ça et pas autrement"
La Simplification : "A l'école, il y a les bons et les mauvais élèves", "ils y a les compétents ou les incompétents", "un changement ne peut que se passer bien ou mal"
La Certitude : "de toute façon, ça m'étonnerai que", " je suis certain.e que ça ne va pas bien se passer", "je suis sûr que..."
L'Empirisme: "tout ce qui importe, c'est le résultat"
L'Image sociale: "et que vont penser... si je fais...", "que vont imaginer mes amis, mes parents, mes voisins, mon chien et tata Lucette ?"
Il faut noter que ce mode mental n'est pas capable de gérer le changement, ni l'imprévu, car il est binaire. Soit : Tout est bien ou mal, bon ou mauvais, blanc ou noir. c'est du "pragmatisme" basico-basique quoi !
Ou vous pouvez choisir de voir les évènements avec d'autres lunettes, porter un autre regard plus positif, sur vous, les situations et d'une manière générale sur tout ce qui vous entoure.
Grâce à votre 3 ème cerveau le Cortex Préfrontal, dit "siège de l'intelligence".
Plus raisonné, maîtrisant l'art de l'adaptation et la prise de recul, il se caractérise lui par les 6 dimensions suivantes :
La Curiosité: " je suis curieux de la nouveauté", "qu'est-ce que cela pourrait m'apporter", "et si..."
L'Adaptation: "quels seraient les avantages?" , "de quoi aurais-je besoin?" , "que me faudrait-il pour accepter?"
La Nuance: "ce n'est peut-être pas si mal", "qu'y a-t-il de bien dans cette situation tout de même?"
Le fait de Relativiser: "qu'en penserais-je dans quelques jours, dans 10 ans", "en quoi est-ce si important?"
La Réflexion: "que puis-je faire d'autre?", "comment réagir autrement?".
L'Opinion personnelle: "qu'est ce que j'en pense vraiment?", "en quoi est-ce si important pour moi?", "qu'est ce que je ressens?
En résumé : grâce à lui, vous pourrez sortir de votre état de stress, gagner en sérénité, et voir les choses différemment pour trouver une nouvelle façon d'agir !
Comment fait-on pour apprivoiser ses émotions ?
Il faut se le dire et l'admettre simplement : nous ne pouvons pas échapper à nos émotions. En effet, nous ne maîtrisons que très rarement les évènements extérieurs, qui nous "tombent" dessus. En revanche, nous pouvons devenir maître de nos pensées, et réguler nos émotions, en comprenant avant tout, que derrière elles se cache un besoin non satisfait.
Nos émotions principales sont : la Peur, la Tristesse, le Dégoût, la Colère et la Joie.
Le constat sur le petit récapitulatif ci-dessous, fait apparaître qu'il y a quatre émotions désagréables, pour une seule émotion agréable.
Pas étonnant qu'il nous soit difficile de faire des efforts quotidiens pour être heureux !!!
Pourtant c'est possible, et pas si compliqué en fait !
A partir du moment où l'on intègre le fait que répondre à ses besoins est fondamental, qu'on y fait attention et qu'on les écoute pour les nourrir, alors tout devient plus facile à vivre dans chacun de nos domaines de vie.
Cette "gymnastique" du cerveau doit se faire régulièrement, pour progressivement devenir fluide en vous, afin de réagir de façon beaucoup plus raisonnée, et adaptée à toute situation.
Pour vous aider à mieux comprendre ce mode de pensée qui participe à la flexibilité cérébrale, vous trouverez ci-dessous une pyramide qui indique les leviers de la transformation personnelle, qu'on choisi ou non d'amorcer. Car on oublie trop souvent qu'on a le CHOIX ! On a toujours le choix de changer.
On ne naît pas malheureux, triste, en colère ou stressé mais on le devient. Il faut juste savoir qu'on a toujours une marge de manoeuvre pour réagir, et vouloir changer c'est parce qu'on le décide. Il ne s'agit pas de croire que tout est rose, mais d'enlever quelques filtres négatifs, et regarder la vie du bon côté.
Je vous donne un mantra plus positif : "Choisir c'est passer à l'action, plutôt que subir !"
Enfin, je vous partage un petit exercice simple à réaliser, en pleine conscience, ou tranquillement assis à une table pour écrire vos ressentis sur une feuille libre, si vous voulez aller plus loin...
EXERCICE :
Trouver un endroit tranquille, prenez ce temps pour vous, et assurez vous que personne ne viendra vous déranger.
Essayez vous au calme dans une position confortable, soit en fermant les yeux, soit devant votre page blanche.
Réfléchissez à un évènement stressant ou qui génère des émotions désagréables pour vous en ce moment.
Notez le ou replongez vous dans cet état, en respirant profondément.
Si vous êtes à nouveau dans cet état inconfortable, reprenez une ou plusieurs des 6 dimensions du mode préfrontal... et posez vous les questions avec un regard neuf sur la situation.
Soyez totalement honnête avec vous même, sans chercher de détours, pas de place à l'ego ici.
Il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses, juste à vous accepter et accueillir qui vous êtes tout simplement.
Voyez si vous parvenez à faire la part des choses, en posant vos réactions, ou en vous laissant traverser par les émotions que cette situation déclenche chez vous.
Le fait d'être un peu bousculé est normal.
Respirez profondément et laisser passer l'émotion, sans chercher à la retenir.
Quand vous serrez prêt, que vous aurez fait le tour de vos interrogations, et si c'est ok pour vous, vous pouvez rouvrir les yeux et/ou relire tranquillement vos réponses.
Regardez avec bienveillance la personne que vous êtes sans jugement.
Libre à vous de conserver vos écris ou de les jeter, si cela peut vous soulager.
QUESTION :
Ressentez-vous moins de tensions, êtes vous plus calme, en ayant pris de la distance avec l'émotion de cette situation en particulier ?
Si la réponse est OUI, c'est que vous avez réussi à "hacker" votre cerveau, et que vous vous êtes fait confiance pour sortir de cette pensée ou émotion négative en douceur !
Cela n'a été possible que parce que vous avez changé de regard ou de perspective vis à vis de ce qui vous semblait au départ être un problème.
Bref, vous avez pris de la hauteur face à la situation et l'avez analysé sous un autre angle, et vous savez maintenant qu'il vous est possible d'avoir une réponse adaptée.
Ainsi, mettre de la distance avec le degré de son ressenti et le degré de la situation réelle, permet de voir que le scénario échafaudé dans votre cerveau ne tient pas la route. Et que le choix d'y réagir ou pas vous appartient.
Avec cette méthode, il vous est possible de passer à autre chose. Elle permet de clarifier votre besoin, d'identifier l'émotion à laquelle il se rattache, pour pouvoir y répondre de façon favorable.
Pour finir l'exercice, en laissant passer un peu de temps, vous pourrez repenser à ce moment et constater que l'émotion n'est plus là. Et si d'aventure elle "existe" encore dans votre tête, il est possible de vivre avec, sans pour autant qu'elle vous atteigne de nouveau.
N'ayez crainte dans un premier temps de prendre conscience de vos émotions, même si elles semblent perturbantes ou dures à digérer...Prenez alors une bonne respiration et demandez vous: "Quel avantage puis-je dégager de cette situation ? Qu'y a-t-il de positif dans le "négatif" que je vis en ce moment ?", "N'est-ce pas le signe d'un début de changement ?"
J'espère que ces quelques pistes de réflexions vous aideront à vivre un quotidien plus serein, en étant capable d'accepter les changements, les imprévus, et en laissant plus de place à la joie et au bonheur dans votre vie.
Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter le meilleur, en adoptant la "préfrontale attitude !"
Soyez bel et bien positif !
Karine PASQUET
Psychopédagogue positive
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